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Jean Christophe Macquet, mon actualité littéraire ...
9 novembre 2017

Le secret de la biche anglaise

Après les aventures de Jules Vallès à Berck Plage en 1884 dans le « Trésor perdu des Rothschild » publié par Pôle Nord Editions, je vous  propose « Le secret de la biche anglaise » nouveau roman dont l'action se déroule au Touquet en février... 2018.

L'ouvrage est publié par les éditions Arthémuse qui organisent chaque année le prix « Gérard de Nerval » de la nouvelle, dont je figure parmi les membres du jury.

Pour mo, 19ème roman, je vous invite dans un voyage au coeur de l'Histoire du Touquet et imagine le retour en France, quatre vingt cinq ans après, de la tête naturalisée de la célèbre biche anglaise. Cet événement, mais aussi l'évocation de l'épave d'un vieux cargo aux cales regorgeant de lingots d'or, perdu à la fin de la Première Guerre Mondiale, la visite d'un mystérieux « chat perché», le cambriolage du palais des Congrès par un gangster bruxellois, vont bouleverser le quotidien de David Gahan, artiste peintre britannique, alors qu'il vient de retrouver Amanda son amour de jeunesse, et que la station des Quatre saisons s'apprête à célébrer le quinzième anniversaire des accords du Touquet...

Couv LE SECRET DE LA BICHE

 

Mais qui était cette biche anglaise qui a inspiré l'auteur, et dont les aventure rocambolesques, défrayèrent la chronique durant les Années Folles?

 

L'histoire débute au mois de février de l'année 1924, en Angleterre, à proximité de la petite ville de Rye. Imaginez une chasse à courre: les gentlemen sont en habits rouges et les dames qui les accompagnent, vêtues de noir, profitent au maximum de cette superbe journée ensoleillée. L'équipage du « Mid Kent Staghounds » s'était donné rendez-vous le matin même à Tenterden, à quelques kilomètres à l'intérieur des terres. Les traqueurs avaient débusqués une biche et les cavaliers galopaient derrière la meute de chiens qui petit à petit réussirent à l'acculer sur la plage. Les chasseurs se préparaient pour l'hallali lorsqu'ils constatèrent avec stupeur que, malgré le froid vif, la biche venait de se mettre à l'eau et nageait vers le large...

Les chasseurs britanniques furent choqués par cette attitude peu sportive et, lorsqu'ils aperçurent un petit bateau de pêche à proximité de l'animal, ils essayèrent d'attirer l'attention des matelots par de grands signes. Ils espéraient que ceux-ci, après avoir capturé la biche, la déposeraient sur la terre ferme pour que le cruel jeu puisse se conclure comme il se doit. Seulement... Le navire, après avoir hissé l'animal à bord, s'éloigna peu à peu du rivage pour finalement disparaître.

Stupeur chez les chasseurs. Une enquête est menée dans les jours suivant pour connaître les coupable de ce kidnapping, mais en vain. En effet, la bateau n'était pas anglais mais français.

L'équipage du Saint Joseph pêchait tranquillement clandestinement et impunément à quelques miles des côtes anglaises, lorsque les marins aperçurent un étrange animal qui nageait vers le bateau. Ils s'approchèrent avec prudence de la bête et constatèrent que l'inquiétant poisson n'était autre qu'une biche complètement épuisée. Le pauvre animal fut alors hissé sur le pont, et malgré les gesticulations sur la plage, le navire s'éloigna de la terre ferme et mit le cap sur les côtes françaises. Il se trouvait en infraction dans les eaux territoriales anglaises et le patron ne tenait pas à ce que son bateau soit identifié.

Le retour en France s'effectua sans incidents. La biche avait été enveloppée dans une couverture et déposée au centre d'un paquet de cordages. Elle dormit durant presque tout le trajet, ne se réveillant que pour boire un peu d'eau, manger un peu de pain et écouter les grosses voix des marins. Lorsque le bateau entra en baie de Canche, elle gambadait sur le pont et jouait avec le plus jeune des marins, reniflant les caisses pleines à ras bord de poissons gras et luisant.

Dès l'arrivée à Etaples, l'équipage du saint Joseph exhiba le produit de leur pêche miraculeuse. L'événement fit immédiatement le tour de la cité portuaire et les habitants se précipitèrent en grand nombre pour voir la rescapée qui, plus tard, fut baptisée Moïsette, allusion à l'illustre personnage de la Bible, sauvé des eaux du Nil. Elle fut également appelé « la biche à Biniou », surnom du capitaine du bateau.

En attendant de savoir ce que l'on allait faire de ce surprenant naufragé, Moïsette fut confiée à un agriculteur. Mais comme souvent, les complications administratives surgirent: la douane fit savoir au capitaine du bateau qu'il risquait une amande pour avoir transporté la biche clandestinement et l'avoir débarquée sans autorisation, et menaça de saisir l'objet du délit. Le patron se défendit en affirmant n'avoir recueilli qu'une épave. Une réclamation fut déposée dans les plus hautes sphères ministérielles mais la réponse n'apporta pas de solutions. Ayant été capturée hors de France et l'étant pas recensée, la biche n'avait pas d'existence légale.

Mais en Angleterre, personne n'avait pas oublié l'incident et bientôt les organisateurs de la chasse retrouvèrent la trace de l'animal tant les journaux français se faisaient l'écho de cette surprenante histoire. Le brigadier général Pitts, chef d'équipage du « Mid Kent Staghounds », réclama l'animal par l'intermédiaire du ministre des affaires étrangères britanniques. On frôla l'incident diplomatique.

L'affaire devenait trop complexe pour les marin du Saint Joseph. Contrarié par tant de complications, le patron de pêche décida de faire abattre l'animal pour mettre fin à cette navrante histoire. La biche valait mieux sous forme de civet de de terrine. Heureusement, la police intervint à temps pour sauver Moïsette et avertir le marin que la justice avait tranchée: la biche, restituée aux anglais, devait reprendre la mer pour regagner sa terre natale contre paiement de frais et prime de sauvetage à l'équipage du Saint Joseph. Le brigadier général Pitts annonça alors officiellement que la biche Moïsette, dès son retour en Angleterre, serait autorisée à couler des jours heureux dans un parc et qu'elle serait gratifiée d'un collier en argent sur lequel serait gravée la phrase suivante:

« Lancé en Angleterre, capturé en France, quel vivant trophée »

 

Alors que tout allait pour le mieux, les choses se compliquèrent à nouveau: le ministère de la santé britannique fit savoir au Brigadier Pitts que l'animal devait subir une quarantaine particulièrement longue au port de débarquement en raison de l'épidémie de fièvre aphteuse qui sévissait alors dans le Nord de la France. Les frais particulièrement importants que nécessitait cette situation fit réfléchir le birgadier qui décida d'abandonner ses prétentions sur la biche.

Finalement l'animal fut acheté par un commerçant du Touquet, Monsieur Bozino, qui l'installa dans un enclos, sur un terrain qu'il possédait à Trépied. Au cours des trois années qui suivirent, Monsieur Bozino permit à qui le désirait de rendre visite à la; célébrité.

 

C'est dans un article publié dans « L'avenir du Touquet », en date du 10 septembre 1929, que fut annoncée la mort de Moïsette. Le 17 juillet 1933, Monsieur Bozino fut reçu par le Prince de Galles à qui il remit la tête naturalisée de ce cervidé au destin extraordinaire.

 

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Commentaires
B
Roman passionnant ,dommage que l'imprimeur ne lise pas ce qu'il imprime : c'est bourré de fautes d'orthographe,de grammaire et d'inattention ce qui perturbe un peu la lecture ....
Jean Christophe Macquet, mon actualité littéraire ...
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